Et si on arrêtait les gadgets pour miser sur les flics ?
Metz, la ville des porte-clés qui crient
À Metz, François Grosdidier (non ce n’est pas un nom de personnage de San Antonio), le maire divers droite au passé LR, a décidé de jouer les chevaliers servants. Depuis janvier 2025, il distribue des porte-clés d’alerte aux femmes, 6 100 au total, équipés d’une alarme de 140 décibels censée faire fuir les agresseurs.
Une initiative louable mais qui fait sourire, entre paternalisme et bricolage sécuritaire.
Avec un viol dans le parking Saint-Jacques l’été dernier encore dans les mémoires, la ville a aussi lancé des places de parking réservées aux femmes, l’appli The Sorority et le réseau Angela – des commerces où demander refuge en cas de danger.
Mais sérieusement, des gadgets sonores et des refuges improvisés, c’est ça le plan pour enrayer l’insécurité ?
On dirait une dystopie où les citoyens doivent se débrouiller seuls avec des jouets bruyants.
François Grosdidier, le maire aux solutions light
Grosdidier, en poste depuis 2020, aime les effets d’annonce. Il parle de « tranquillité publique » et jure que ses porte-clés sont « dissuasifs ».
Mais quand on gratte, le vernis craque.
L’éclairage public reste éteint la nuit dans certains quartiers, malgré les plaintes sur le sentiment d’insécurité.
Il mise sur des LED intelligentes et des caméras, mais la police municipale, elle, ne patrouille pas 24/7.
Pendant ce temps, les agressions au centre-ville – comme ce couple tabassé place Saint-Louis en 2018 – rappellent que les problèmes persistent.
Le maire préfère les rustines high-tech aux solutions musclées.
Pourquoi ne pas gonfler les effectifs des forces de l’ordre au lieu de distribuer des sifflets design à 9,60 euros pièce ?
Police vs porte-clés : la vraie comparaison
Un porte-clé, aussi bruyant soit-il, ne remplace pas un flic en uniforme.
À Metz, la police nationale et municipale combinées peinent à saturer l’espace public.
Grosdidier l’admet lui-même :
Il faudrait dix fois plus de policiers.
Alors pourquoi s’entêter avec des gadgets ? Une présence renforcée – brigades de nuit, patrouilles visibles – aurait un effet dissuasif réel, pas juste un bruit strident qui « alerte les passants » (quand il y en a).
À Lisbonne ou Copenhague, des villes comparables, on mise sur des effectifs accrus et ça marche : moins d’agressions, plus de confiance.
À Metz, on préfère le symbole à l’efficacité.
Ras le cul du bricolage auto-defense proposé au citoyen qui paye des impôts pour vivre en sécurité
Je n’ai rien, vraiment rien, contre le maire de Metz ni contre sa décision – un homme, après tout, ne peut pas tout porter sur ses épaules dans un pays où le vent souffle si fort qu’il emporte jusqu’aux illusions de justice.
Mais ce gouvernement, lui, me glace, me révolte, avec son silence assourdissant face à l’insécurité qui ronge les rues, ses mains tremblantes quand il s’agit de soutenir nos forces de police, réduites à des ombres fatiguées dans des commissariats sous-financés.
On nous distribue des gadgets – un sifflet par-ci, un porte-clés hurlant par-là –, comme si la survie en 2025 se résumait à un jeu de hasard, à des outils aléatoires qui tiennent plus du bricolage désespéré que de la protection réelle.
Et nous, citoyens, on doit se débrouiller, jongler avec nos peurs, nos clés, nos poings, pendant qu’on laisse planer cette ombre d’injustice : ceux qui se défendent, qui vont trop loin dans leur légitime panique, se retrouvent parfois enchaînés à des peines plus lourdes que celles de leurs agresseurs, comme si la loi, elle aussi, avait oublié de quel côté penchait la balance.
Pourquoi les flics manquent à l’appel
Mais qu’est-ce qui bloque ?
À Metz comme ailleurs, recruter plus de policiers bute sur des réalités crues : budgets serrés, priorités nationales qui privilégient les métropoles, et une formation longue qui ne suit pas la demande.
Les municipalités dépendent de l’État pour la police nationale, et les caisses locales ne peuvent pas tout financer.
Partout en France, c’est le même refrain : pas assez de fric, pas assez de volontaires, et une bureaucratie qui freine tout.
Les maires se retrouvent coincés, contraints d’inventer des palliatifs comme ces porte-clés ridicules.
Pourtant, l’argent existe, il est juste mal dépensé.
Le choix de la sécurité ou du paraître
Distribuer 6 100 porte-clés pour 66 000 femmes, c’est une goutte d’eau dans un océan de crainte.
Les Messines méritent mieux qu’un gadget qu’elles « espèrent ne jamais tester ».
Augmenter les forces de police, c’est investir dans du concret : prévention, répression, présence.
Et si on taillait dans le gras pour trouver les fonds ? Supprimer des machins inutiles comme l’Arcom – cette autorité qui régule l’audiovisuel pour des prunes avec un budget de 50 millions d’euros par an – libérerait de quoi payer des flics, des vrais.
Grosdidier doit arrêter de jouer au maire startuppeur et pousser pour des choix radicaux.
Sinon, Metz restera la ville où l’insécurité se combat à coups de décibels, pas de matraques.